La Direction de la santé, des affaires sociales et de l’intégration du canton de Berne (DSSI) a actuellement 42 hébergements collectifs en service, soit 27 de plus qu’il y a deux ans. Ces structures accueillent actuellement quelque 8000 personnes venues d’Ukraine en quête de protection (statut S), 6300 personnes relevant du domaine de l’asile ordinaire et 520 mineurs non accompagnés placés sous la responsabilité du canton.
Il faut étoffer en permanence les capacités d’hébergement car les personnes originaires d’Ukraine en quête de protection et les personnes relevant du domaine de l’asile ordinaire, venues principalement d’Afghanistan, de Syrie, d’Érythrée et de Turquie, continuent d’arriver en nombre. Le canton de Berne planifie ses besoins sur la base des pronostics du Secrétariat d’État aux migrations (SEM).
Pénurie de places croissante
À l’heure actuelle, le canton de Berne a encore quelque 320 places libres pour des personnes en quête de protection, 370 places libres pour des personnes du domaine de l’asile ordinaire et environ 50 places libres pour des mineurs non accompagnés. Selon les pronostics actuels, ces réserves suffiront jusqu’à la fin de l’année, à condition d’augmenter le nombre de lits dans les hébergements collectifs en service, y compris les hébergements d’urgence, à Berthoud, Tramelan, Berne et Niederscherli.
Le marché du logement étant asséché, il y a davantage de risques que les personnes accueillies restent plus longtemps que prévu dans les structures collectives et que la pénurie de places s’aggrave. C’est pourquoi le canton de Berne a demandé aux préfètes et aux préfets de trouver des objets adaptés et, si nécessaire, d’enjoindre les communes de mettre ces bâtiments à disposition.
Un dispositif de gestion de crise est en place
Manuel Michel, chef de l’Office de l’intégration et de l’action sociale (OIAS), souligne que la situation dans le domaine de l’asile reste dynamique et en partie imprévisible. Plus le temps passe, plus il est difficile d’héberger les requérantes et les requérants d’asile faute de parvenir à trouver des places supplémentaires par les canaux usuels. C’est pourquoi l’OIAS continue à chercher de nouvelles options avec les préfètes et les préfets.
S’il n’est pas possible de mettre à disposition des places d’hébergement supplémentaires dans un avenir proche, le Conseil-exécutif sera contraint de déclarer une situation d’urgence. Il serait alors possible d’obliger les communes à héberger des personnes ayant demandé l’asile. Pour éviter ce scénario, il est indispensable que les trois niveaux de l’État fédéral (Confédération, cantons et communes) collaborent étroitement.
Besoin de personnel d’encadrement
Les partenaires régionaux du domaine de l’asile sont mandatés par le canton pour prendre en charge les personnes qui demandent l’asile ou qui viennent d’Ukraine en quête de protection. Les arrivées n’avaient plus été aussi nombreuses depuis la seconde guerre mondiale. Pour les partenaires du domaine de l’asile, le nombre de personnes à encadrer est en soi un défi de taille, que ce soit pour le recrutement de personnel qualifié et de personnel auxiliaire ou pour la logistique. La recherche de personnel est permanente et, là aussi, la pénurie se fait sentir. Les organisations ont donc entrepris de garder leur personnel qualifié pour les postes clés de direction et d’encadrement et d’engager davantage d’auxiliaires, qui travaillent sous les ordres et la supervision du personnel qualifié.
Un effort énorme de la part de tous les acteurs
Faire face à ce flux migratoire qui ne faiblit pas demande un effort énorme à tous les acteurs, qui sont en permanence sur la brèche. Pour que le système fonctionne, il faut que chaque niveau de l’État fédéral assume les tâches lui incombant.
Représentative d’autres communes, Köniz a ouvert l’hébergement d’urgence de Niederscherli pour le point de presse. Cette structure accueillera des demandeurs d’asile en octobre. La DSSI remercie la commune de Köniz pour sa bonne collaboration. Le conseiller communal Hans-Peter Kohler a mis en avant la collaboration entre le canton et les communes. À ses yeux, il est important que la Suisse et donc le canton de Berne soient en mesure d’offrir leur aide humanitaire à tout moment : « Nous ne voulons laisser personne sans le gîte et le couvert », a souligné le conseiller communal de Köniz en charge de l’éducation et du social.
Attentes envers la Confédération
Lors du point de presse, le conseiller d’État Pierre Alain Schnegg, directeur de la santé, des affaires sociales et de l’intégration, a expliqué ce qu’il attend de la Confédération. Selon lui, il est indispensable de revoir les règles régissant le regroupement familial ; d’ici là, le dispositif doit être totalement suspendu. En outre, les personnes qui se sont rendues dans leur pays d’origine alors qu’elles avaient obtenu le droit d’asile doivent être privées immédiatement de leur statut de requérant d’asile. Enfin, il faut mettre un terme définitif aux programmes de réinstallation et restreindre les motifs permettant d’obtenir l’asile en application de l’article 55 de la loi fédérale sur l’asile.
Merci à la population et aux communes
La DSSI remercie la population et les communes pour leur hospitalité et elle compte sur leur volonté de continuer à collaborer : « Les gens sont là », a relevé Pierre Alain Schnegg, « nous avons le devoir de les héberger. Cela implique de tirer à la même corde, et le bon fonctionnement des 42 hébergements collectifs déjà en service montre que nous trouvons toujours des solutions avec les communes. »